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Présentation

  • : Le blog de Patrick CLANET
  • : informations générales et techniques relative à la santé. Domaines supports: activités physique,sociales et culturelles...
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Edito...

Un long silence... (encore un !?) ponctué de rencontres et de découvertes, nous amène naturellement à enrichir, transformer et embellir nos pratiques de conditionnement à la Santé. Du monde de la réadaptation cardiaque à celui de la préparation physique ou de la danse, la curiosité ou la marginalité ont souvent dirigé nos pas. Comme un besoin de comprendre, de rigueur et d'expérimentation sans tabous dans l'espérance de projets de réussite.

Du détour universitaire, pour une reconnaissance institutionelle du conditionnement physique, à la création d'entreprise du Bien Être, il est naturel que la Massothérapie vienne compléter et harmoniser notre parcours. Elle proposera à nos élèves, à nos étudiants ou clients, des clefs nouvelles pour vivre, peut être, plus longtemps, mais certainement MIEUX !


PC

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      ``Les 10 commandement du CT``


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Gestion du poids...Info

- Mai 2010 - Suite à nos informations concernant les régimes et les diètes, nous tenons à signaler l'excellent articles synthétiques et trés juste de Martine FORTIER dans ''Coup de pouce'' du mois de mai page.

 

- Mars 2010 - Confirmant nos références méthodologiques, le manque de sommeil apparait comme un facteur déterminant de la prise de poids.
De même les efforts intensifs ont une tendance constatée à la réduction de l’apport alimentaire (à contrario des efforts modérés) permettant ainsi une meilleure gestion du poids.

- Printemps 2012... La réflexion avance concernant l'utilisation de procédés restrictifs (régimes) proposés pour la perte ou la gestion du poids. Enfin des décisions sérieuses sont attendues !

 


2 décembre 2016 5 02 /12 /décembre /2016 03:01

Lettre à mes collègues:

 

Chers collègues,

           
            Si j’ai tenu à vous faire part de mon sentiment avant nôtre prochaine réunion, c’est que depuis un certain temps, je pense que notre préoccupation actuelle est peut être excessive dans le sens ou nous mettons sans doute ‘’la charrue avant les boeufs’’ pressés que nous sommes, par le cérémonial incontournable des bulletins à compléter.
‘’Je suis comme une truie qui doute’’ (*) est une référence qui me vient naturellement à l’esprit dans cette situation particulière. Mais ce n’est pas la première fois que cela m’arrive dans ce beau monde de l’enseignement.

Pour reprendre l’expression de l’un d’entre nous, je ne pense pas que nous soyons ‘’dans le champ’’, je pense plutôt que nous ne sommes pas dans le bon match J, mais rien de grave ! La nécessité de changer nos habitudes et l’approche globale de notre discipline, n’amoindrit en rien notre volonté de bien faire…Et de faire Bien… Dans cette période de transition, c’est ce qui est encourageant. Si on étalonne la compétence globale à la capacité d’adaptation aux situations nouvelles, nous sommes pas mal bons !

Lecture incomplète (je suis optimiste) des textes, échanges insuffisants sur les changements de fond liés à la pédagogie d’intégration, en particulier avec nos responsables pédagogiques, la seule préoccupation proposée comme priorité à notre énergie légendaire est la rédaction de compétences susceptibles de compléter le livret de l’élève !
 

            En quoi cela change-t-il notre pratique ?

            Bonne question ! Merci de vous l’avoir posée…
 

Le silence n’étant pas une alternative, voici mon sentiment exposé ci-dessous… Il vous paraitra peut être confus, c’est qu’il l’est effectivement, confronté aux priorités ‘’pédagogiques’’ que l’on nous propose. Désolé…

 

            Nous devons assimiler depuis l’an passé un nouveau modèle pédagogique reposant sur la ‘’pédagogie des compétences’’. Les fondamentaux de cette réforme confirment que l’apprentissage, se centre sur l’enfant et le développement des compétences plus que sur l’acquisition de savoirs ou de savoir faire. Outre qu’il convient de clarifier un certain nombre de concepts (dont celui de compétence) l’évaluation dont nous sommes responsables, doit faire état du développement des compétences de l’élève (évolutives, et en devenir) plus que sur la restitution ou l’application de savoirs ou savoir-faire. Elles doivent être formulées dans ce sens et nous obligent à ‘’mettre à jour’’ nos observables habituels. Cette pédagogie de ‘’l’Intégration des ressources nécessaires’’ à la validation des compétences opérationnelles va sans doute être notre lot commun pour l’avenir…

Autant ne pas rater le départ… Et s’y atteler !

 

POURQUOI ?
           

            A l’origine, ce changement de paradigme est une réponse à l’échec global d’un système éducatif peut propice à faciliter l’entrée de la majorité des élèves, futurs adultes, dans la vie sociale et en particulier professionnelle. Ne nous affolons pas, bon nombre de sociétés occidentales en sont aux mêmes conclusions concernant l’efficience de leurs projets éducatifs…Ce n’est pas une raison de ne rien faire ! D’autant que sont nombreux les chercheurs spécialistes des apprentissages qui revendiquent depuis longtemps ce virage méthodologique et que, malgré tout, certains d'entre nous "faisaient de la compétence" sans le savoir !
Au-delà du débat : ‘’Quel  rôle pour l’école entre l’épanouissement individuel ou l’ajustement aux réalités économiques ?’’, l’échec du système est toutefois évalué, quant à lui, par la difficulté des jeunes adultes à s’intégrer au monde du travail.
“La réussite scolaire est une condition nécessaire mais bien insuffisante à l’intégration dans la vie professionnelle et de loisirs…- et ainsi - de faire face à des situations changeantes et complexes. (2) –Perrenoud- 1995

Faire face à l’ensemble des tâches possibles dans l’exercice de son métier, apparait la compétence du professionnel, du travailleur. De fait, la compétence a été perçu comme « un ensemble structuré et cohérent de ressources, qui permet d’être efficace dans un domaine social d’activité » (3)… Ce que sont les APS dans leur ensemble mais dans un monde (scolaire) ou d’évidence, les protocoles d’évaluation, l’estimation des apprentissages (moteurs mais pas uniquement), s’organisent dans des situations et dans un contexte certainement éloigné de la complexité de la ‘’vraie vie’’!

 

QU’EVALUE-T-ON ?
 

            Actuellement nous devons évaluer nos élèves en définissant les compétences visées pendant ou au terme d’un processus d’apprentissage de ‘’ressources’’ en Education Physique (**). C’est l’objectif qui nous est proposé sans autre forme d’information, de formation ou de soutien particulier (à date !). Certes, on nous parle de réforme, on nous présente des outils ou plutôt un outils, et puis ‘’Let’s Go vous êtes capable !’’… ‘’Puisque vous êtes compétents !’’ j’oserais ajouter...?
La valse des concepts et protocoles, si emballante soit-elle se heurte à la fois à l’interrogation légitime des parents, soucieux d’y comprendre quelque chose… et à l’impréparation où nous sommes à appréhender la dimension réelle de ces nouvelles exigences.

A part des heures passées à ‘’reconnaître’’ un logiciel (pour rien !), et puis un autre (il semblerait que ce soit un succès ! et nous nous en réjouissons), nous ne pouvons objectivement pas nous prévaloir d’échanges véritables, de questionnements critiques, de confrontations enrichissantes ou d’explications quant au fondamentaux et attendus de la nouvelle réforme. Notre enseignement doit-il aboutir à la reprise à peine modulée de ‘’compétences’’ proposées par un logiciel ou un texte officiel !? Ou à une mise a plat réelle des ses pratiques, de ses protocoles, de sa conception même, voir de ses disciplines ou activités.

Le risque, qui peut être le notre, serait de se raccrocher à des balises déjà « reconnues » et par conséquent bien utiles. De définir un concept par un autre plus familier. D’assimiler le nouveau paradigme à l’ancien en s’assurant ainsi un minimum de sécurité. Cette approche simplificatrice est évidemment à l’opposé de la compétence qui se veut dans notre domaine, « capacité à gérer la complexité » (3)

La compétence n’est pas réductible à un ‘’objectif atteint’’ qui bien que pertinent dans sa représentation, est trop souvent le fruit d’un fractionnement excessif et réducteur.

Elle ne peut pas davantage être assimilée à la ‘’performance’’ qui n’est, elle aussi, qu’une perception particulière de la réussite qui a souvent le défaut d’orienter de façon caricaturale l’intérêt et l’engagement des élèves sans informer justement sur le champ plus large de l’Éducation physique et de ses apprentissages. De plus la compétence se doit de dépasser le champ « limité et stéréotypé d’une éducation physique qui ne serait que sportive (5).  

 

VERS QUOI ALLONS-NOUS ?
 

            Ne confondons pas, rédaction synthétique et harmonisée de tâches motrices qui risque bien vite de montrer ses limites, avec l’évaluation de perspectives évolutives pour et par l’enfant dans des situations volontairement choisies comme complexes.

Pour être clair, l’objet de l’évaluation, n’est pas de maitriser un outils de collecte informatique (fut-il pratique) mais plus sérieusement de saisir à travers des items d’évaluation pertinents, la réalité temporelle et évolutive des apprentissages en cours. La représentation même de l’apprentissage en est transformée qui ne se contente plus de restituer ou d’appliquer, mais se situe au stade de la résolution de problèmes si ce n’est de réalisations pour les plus avancés de nos élèves (4). En fait la démarche proposée par la réforme est une démarche de projets qu’il ne faudrait pas réduire à un inventaire de tâches à compléter. Nous passons du QCM fermé à la production argumentée personnelle ou collective.

La compétence est alors « la capacité à gérer de manière satisfaisante des projets complexes » (6). C’est avant tout un système complexe dont l’importance est liée, non pas à la richesse ou la diversité de ses composantes, mais aux relations construites entre ces mêmes composantes ‘’intégrées’’ en compétence(s)… Il n’y a pas une réponse, mais au contraire des réponses plus ou moins satisfaisantes qui sont le fruit de la diversité et de la qualité des expériences vécues par l’enfant en Education Physique.

Cette conception nouvelle, où apparaissent, entre autres, les réflexions d’Edgard Morin ou de Joel de Rosnay, balayant le réductionnisme pédagogique et la ‘’citadelle scolaire’’, confirme la diversité et la complémentarité des expériences liées à l’Education physique dans et hors l’école par une interaction structurante des Compétences.

 

            Cette nouvelle réforme oriente résolument les enseignants vers l’apprentissage à la gestion de projets complexes. Cela ne pourra se faire sans revoir les pratiques d’enseignement, dans leur forme et sur le fond. L’EPS semble se prêter assez bien à cette évolution si les enseignants acceptent de sortir de leur pré carré et de leurs habitudes. C’est avant tout un choix collectif, un choix d’équipe libre… pour un travail d’équipe. Équipe organisée, concernée et orientée vers des projets ambitieux qui se doivent de déborder du seul cadre de l’EPS. Parce que les compétences développées en EPS concernent, aussi, l’ensemble du corps enseignant et les partenaires éducatifs (5) !
Projet plein-air, scientifique, caritatif, santé, sportif ou humanitaire, autant de thématiques de référence qui peuvent offrir l’occasion de fédérer des enseignements insuffisamment synergiques à date et développer chez nos élèves une perception globale, pluridisciplinaire, dynamique et enthousiaste de ses apprentissages. ‘’Il faut garder à l’esprit que ce qui guide le cheminement de chacun, c’est avant tout des projets, de la passion et du plaisir’’(6)

A date, nous consommons (parfois) des activités pré-organisées par facilité et sécurité. Aussi parce que nous considérons ne pas pouvoir gérer de tels projets complexes. C’est bien l’intérêt de l’interdisciplinarité que de mutualiser les savoirs, savoir-faire et ressources diversifiées et de les intégrer au sein de compétences à visées complexes accessibles.

‘’Décloisonnons !’’

En clair, cette réforme sera ce qu’en feront les enseignants et ceux qui les soutiennent, la communauté éducative, les directions et inspections pédagogiques. Pour tout ce monde la, nous le savons, c’est aussi un projet complexe, mais combien innovant et emballant car il est certain que nous en avons les compétences  !
 

Exemple de projet interdisciplinaire :
S’engager pleinement et participer à un camp de pleine nature itinérant. (CE2-CM1-CM2-6e)

Disciplines naturelles, la marche et la course d’orientation, sont propices à découvrir des environnements nouveaux et riches. Elles favorisent l’engagement individuel référencé à un collectif en recherche d’autonomie autour d’une activité physique récurrente d’intensité soutenue et variable. L’initiation, la découverte ‘’technique’’ est facile et pertinente dans un environnement riche en espaces naturels sauvages (et même dans une cour d'école !).

L’engagement moteur que ces pratiques nécessitent, marche athlétique en charge ou pas, en contrainte topographique ou en recherche, permet un ajustement et une complexification effective en fonction du niveau d’enseignement. La perception spatiale et topographique sur laquelle elles s’appuient. La collaboration indispensable à laquelle tout participant doit se résoudre…L’estimation nécessaire des temps et des distances impliquées dans la gestion individuelle et collective de l’effort. La découverte du milieu, de la faune, de la flore, de l’histoire que cette aventure va générer. La gestion économique et domestique par les élèves et leurs accompagnateurs d’un tel ‘’chantier’’.

Tous ces facteurs nécessitent une convergence des champs d’enseignement au-delà du cadre de l’EPS mais à travers des ressources qui viennent étoffer et enrichir le projet initial.

Sans compter la gestion anticipée des incidents possibles…Entraide, soutien, protection et encouragement…Education aux premiers secours !!... Et l'organisation des moments de ressourcement et de récupération !

Est-ce un projet complexe ? Sans aucun doute.

Est-ce un projet compliqué ? Pas du tout si il est géré en collaboration positive !

Procède-t-on par apprentissages diversifiés, cumulatifs et synergiques représentatifs de savoirs, savoir-être et savoir-être et bien plus…? Totalement !

Car bien sur qu’il sont « capables » !

A ces différentes composantes de la compétence, chacun trouvera de quoi motiver son engagement, sa participation et développer ses compétences propres. La question de la note devient alors purement anecdotique...

 

 

         (*) Claude Duneton (enseignant, écrivain, historien) ‘’Je suis comme une truie qui doute’’
         (**) de savoir, savoirs-faire, savoirs être, ressources à intégrer…

  1. Compétence (sens générique) : Elle se décline en savoirs (connaissances), en savoir-faire (pratiques) et en savoir-être (comportements relationnels) ainsi qu'en des aptitudes physiques. Elle est acquise, mise en œuvre ou non sur le poste pour remplir les tâches qui sont attendues.
  2. Philippe Perrenoud Sociologue –Université de Genève-
  3. Delignières et Garsault (1993) –Université de Montpellier-
  4. De Ketele et coll (1988) –Niveaux d’évaluation Université Catholique de Louvain–
  5. Ghislain Carlier –Département Education Physique- Université Catholique de Louvain-
  6. Delignières (2014) ‘’Vers une pédagogie des compétences: apprendre à gérer la complexité’’


Patrick Clanet 
professeur EPS

Pour Attitude Pro

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