La maladie de Parkinson est une maladie du mouvement, l'exercice physique y prend donc une valeur thérapeutique dès le diagnostique initial. |
Le manque d'exercice physique développe et aggrave les gênes provoquées par la maladie : atrophie musculaire, raideur des articulations, contractures. Inversement, l'exercice régulier améliore l'action du traitement médicamenteux.
L’intervention médicale est plurielle
1- Médicamenteuse : Visant à augmenter le taux de dopamine dans le cerveau (-L Dopa en association -) elle est recommandée précocement.
2- Chirurgicale (stimulation cérébrale) en permettant la diminution des mouvements anormaux caractéristiques de la maladie. Nous ne reviendrons pas sur les symptômes de la maladie (1), ils sont bien identifiés et caractéristiques.
L’exercice physique, la physiothérapie et la kinésithérapie peuvent améliorer la gestion de la maladie et ralentir la perte du contrôle moteur. Un régime alimentaire sain vient renforcer les recommandations à cette vie active. La Massothérapie viendra apporter un confort non négligeable dans la vie du patient. Une synergie d’intervention sera indispensable entre les différents professionnels intervenants et dont les actions seront déterminées par les trois phases d’évolution de la maladie.
Phase de ‘’Lune de miel’’
Objectifs : Optimisation de capacités musculaires, fonctionnelles, articulaires, respiratoires. Activités para-sportives : natation, yoga, marche, tennis. Exercices d'assouplissement du rachis : posture en sphinx, auto-étirements (surtout cou et épaules), mimiques. Ouverture MS (Membres Supérieurs), mobilisation de la nuque et du cou.
Phase de ‘’maladie installée’’
Trois axes majeurs orientent le plan d’action complémentaire aux traitements médicaux
1- Maintenir et améliorer l’autonomie de la marche équilibrée et sécuritaire. Variation d’allure et de pente dans la marge de sécurité et de fatigabilité en terrain naturel ou sur ergocycle – Parcours d’adaptation liés aux déplacements courants. Travail sur l’équilibre statique et dynamique.
2- Surveiller la fatigabilité du sujet qui risque de provoquer des phases de blocage improductives. Hydratation régulière. Temps de travail court / pause / hydratation. Séances de 30 à 40 minutes max. Pratiquer une technique de relaxation, comme le yoga ou le tai-chi. Le recours à la massothérapie est important pour diminuer le stress et limiter les troubles secondaires. Elle peut avoir aussi une action antalgique.
3- Diminuer l’enraidissement par des mouvements de mobilisation, d’amplitude et d’ouverture des Fléchisseurs (chaine antérieure thoracique – Pectoraux – SCM). Étirements, massothérapie. Éviter l’enroulement défavorable à la ventilation respiratoire.
Nous avons pu tester le complément travail physique et Massage de détente (en dosage 30/30 minutes environ). L’effet à la fois récupérateur et relaxant du massage et très dynamisant au terme de la séance. La vascularisation alliée à la détente (récupération) par le massage met le sujet en disposition fonctionnelle très améliorée au sortir de la séance.
Une quatrième dimension parait tellement évidente qu’il convient toutefois de la signaler et d’insister sur son importance…
4- La relation d’aide propre à cette maladie. Le sujet handicapé physiquement n’est en rien affaiblit intellectuellement et dans sa perception de l’environnement. Certes il peut connaitre des difficultés d’expression, mais une compassion excessive et infantilisante serait favorable au risque dépressif. Même si l’évolution de la maladie peut générer des pertes mnésiques et certaines confusions, Il convient de garder envers le patient une relation et une communication directe et respectueuse de son libre arbitre. C’est une garantie nécessaire au soutien et au renforcement de son engagement pour sa santé.
Les techniques thérapeutiques doivent s’accompagner d'une activité physique quotidienne. Vingt à trente minutes de marche soutenue quotidienne (intensité moyenne – entre 3,5 et 5,5 km/h) sont bénéfiques et conseillées. Travailler alors l'amplitude des enjambées et l’attaque du talon avec synchronisation des bras. Il importe alors de ne plus chercher la performance parfaite, mais retrouver l’automatisme du geste de marche. Le sujet, bien souvent, retrouve alors une posture satisfaisante et moins fermée retrouvant parfois l’harmonisation bras-jambe.
L’exercice doit se poursuivre de façon automatique, les consignes de rappel sont ponctuelles et ne doivent pas entrainer une concentration excessive du patient. Quant à ceux qui ne pratiquaient pas d’activité physique particulière, la marche, la course, la natation ou le vélo d’appartement sont tout à fait conseillés.
Remarque: Parkinson se traduit par une déficiente de la motricité automatique (faisceau Extra pyramidal) à la différence d’une hémiplégie qui fonctionne sur le faisceau Pyramidal de la motricité consciente. Aussi, vouloir se polariser sur le geste parfait est une stratégie qui oblige le patient à se concentrer et à utiliser le circuit moteur Pyramidal du geste conscient en délaissant l’extra pyramidal qu’il faut au contraire réactiver.
Exercices de base : (2)
Marche – Variation de vitesse – variation d’amplitude de marche - parcours – ½ tours – tour complet – contrôle de l’appuis et favoriser la pose par le talon (légère pente) (Le sujet a tendance à attaquer avec l’avant pied ce qui peut être un risque de chute) – Montée des genoux – gestes croisés bras - jambes - Déroulé de la cheville – marche sur support mou – Franchir petits obstacles.
Mobilisation du tronc en extension avec synergie des bras – Extension rachis – ouvrir en regardant le ciel et en inspirant profondément – Mobilisation de la nuque et du cou
Assis ou debout – Flexions extensions / Inclinaisons latérales. Simuler de grands dessins sur le mur avec les MS…
Travailler les situations de changement de position :
Ramasser une balle – S’assoir se relever – Fléchir un genou, se relever. Trouver les appuis.
‘’Du petit au grand’’, s’allonger, s’étirer…
Attention à la fatigue en alternant les phases de récupération - hydratation…
Patrick Clanet
Professeur EPS
Pour Attitude pro Inc.
Merci à Joel Castanet –Masseur-Kinésithérapeute- Formateur ‘’ www.castanet-kinephilo.com ’’. Pour son enseignement et ses conseils avisés.
(1) Symptômes : Tremblement, un secouement ou des frissonnement - lenteur des mouvements - Raideur des bras, des jambes et du tronc - Trouble de l'équilibre susceptible de provoquer des chutes.
(2) « Rééducation et maladie de Parkinson » Jean Pierre BLEUTON -Kinésithérapeute- Marc ZIEGLER –Neurologue_